mercredi 21 mai 2008

Afrique du Sud: Immigrés zimbabwéens à Johannesburg - ces victimes collatérales !


Abdoulaye तो

Dans les faubourgs de Johannesburg, il ne fait pas bon d'être Zimbabwéen। Une véritable chasse à l'homme est engagée depuis quelques jours contre les concitoyens de Mugabe.
Ces milliers de Zimbabwéens qui avaient trouvé refuge en terre sud-africaine sont désormais indésirables.
Les raisons avancées sont récurrentes en pareille situation: "ils piquent nos emplois et leur nombre ne cesse d'augmenter"। Une sorte de xénophobie qui s'exprime de la façon la plus violente qui soit. La compréhension des responsables politiques sud-africains à l'endroit de ses immigrés plus économiques que politiques, n'est pas du goût du peuple des ghettos de Jo'burg qui a décidé de régler le problème à sa façon.
Mais ne soyons pas dupes। Pourquoi est-ce maintenant que la chasse à l'homme a-t-elle lieu? Deux hypothèses: la première, est que le seuil de tolérance est atteint dans les quartiers pauvres et surpeuplés, bien avant l'arrivée des immigrés zimbabwéens. La deuxième hypothèse est liée au matraquage médiatique sur la crise au Zimbabwe. En effet, certains médias présentent le président Mugabe comme le diable responsable de tout ce qui arrive chez lui. Alors, les populations des ghettos, peu éduquées, en veulent systématiquement à Mugabe et à ceux de ses compatriotes qui osent venir à Johannesburg pour leur retirer le maigre pain de leur bouche. Et pourtant, ces immigrés sont, malgré eux, les victimes d'une situation qu'ils n'ont pas créée.
A la veille d'un second tour entre l'opposant Tsvanguiraï et Robert Mugabe, on peut dire que cette chasse à l'homme tombe mal surtout pour le candidat sortant, tenu pour responsable donc de tous les malheurs de son pays.
Tsvanguiraï, et c'est de bonne guerre, surfe sur cette vague avec la complicité très intéressée de certains médias locaux et internationaux qui divisent davantage un pays au bord de l'explosion sociale. D'ailleurs, il faut se réjouir que depuis le début de cette crise, le pays n'ait pas encore basculé dans l'horreur. Très peu de dirigeants africains auraient pu résister comme Mugabe à la tentation du tout répressif. Mais l'ancien maquisard et résistant sait fort bien qu'il ne doit pas tomber dans ce piège où l'attendent fébrilement Britanniques et Américains.

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