samedi 24 mai 2008

Pour une autosuffisance alimentaire : Les femmes de Simal comptent produire 100 tonnes de riz par an


(Correspondance) - Avec ou sans la Goana, les populations de Simal (village situé dans l'arrondissement de Fimela), en particulier les femmes, se sont engagées pour la relance de la culture du riz. C'est ce qu'on peut retenir de la cérémonie de lancement de leur projet. Celui est financé par le Fonds pour l'environnement pour une durée de deux ans. Pour cette première année, l'Association villageoise pour le développement (Avd) de Simal compte cultiver 20 ha pour une estimation en production de 100 tonnes de riz. Et pour les deux ans de durée de vie du projet, elles exploiteront 40 ha, en espérant récolter 200 tonnes de riz.
Mais pour en arriver là, les paysans de Simal devront faire face à des problèmes comme la salinité des terres, le manque de semences et de produits phytosanitaires. ‘La salinité des terres et la disponibilité des semences posent, certes, problème. Mais l'aménagement de la vallée se fera avec les digues antisel déjà existantes. Avec l'appui de services techniques comme l'Ancar, nous pensons promouvoir la riziculture dès cette année. Pour ce qui est des semences, nous avons pris contact avec les femmes de Ndoff qui bénéficient de l'appui de l'Ong Greens Sénégal. Nous pensons ainsi disposer d'une tonne de semences. Et notre objectif est de tout faire pour démultiplier les semences pour que nous soyons autonomes dès l'année prochaine', explique Mame Faye, président de l'Avd de Fimela.

Pour ce qui est des produits phytosanitaires, du fait que les terres sont trop salées, M. Faye et ses amis comptent utiliser le compostage, c'est-à-dire le fumier organique. ‘Il est beaucoup plus efficace que le fumier chimique', précise Gorgui Faye, président de la communauté rurale de Fimela. Et de rappeler que, ‘pour lutter contre la salinité et la toxicité des terres, il y a un capital d'expérience acquis à ce niveau. A l'époque, avec la Fiod, pour récupérer des terres, nous avions trouvé qu'après la retenue des eaux pluviales et le lessivage des terres salées, il fallait pratiquer des amendements. C'est ainsi que nous avions procédé à l'amendement au calcium. Et nous avions utilisé une autre technique typiquement traditionnelle : le compost, les engrais organiques comme la paille de mil. C'est avec ce procédé que nous avons récupéré cette grande vallée qui se trouve entre Dioffior, Simal et Roh. Et celle-ci est immédiatement exploitable'.

Selon Gorgui Faye, ‘le programme Goana a été précédée par des expériences de dix ans en arrière. Cette année, tout est possible dans cette vallée'.

D'ailleurs selon Gorgui Faye en 2001, la production du riz paddy dans cette vallée était de 20 000 tonnes. Et c'est partant de toutes ces expériences, de l'engagement des uns et des autres et ne supportant plus la flambée des prix du riz, que les populations de Simal ont pris leur destin en main en se lançant dans la culture du riz pour l'autosuffisance alimentaire. Et, à côté de la riziculture, il est prévu le reboisement de rhizophoras et d'avicénias le long du bras qui borde Simal. ‘Dans notre localité, il est impossible de parler de récupération de terres sans le reboisement de mangroves. C'est un tout lié. A cause de la disparition de la mangrove, les poissons, les crevettes sont devenues rares et il y a l'avancée du sel', note Gorgui Sarrn coordonnateur de ce projet de restauration et de réhabilitation de l'écosystème mangrove dans la réserve de biosphère du delta du Saloum.

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