samedi 24 mai 2008

Viol, excision... : Le drame de la fille koldoise continue de plus belle


La chaîne des atrocités perpétrées sur la femme koldoise n'est pas encore rompue. La liste des victimes s'allonge. Et les coupables ne tergiversent plus sur l'âge qui pour assouvir une libido mal réfrénée, qui pour satisfaire une croyance en déclin.

Source : Walf Fadjri

Des viols et autres violences faites aux femmes, la presse en rapporte tous les jours। Mais, cette affaire de viol sur une fillette de 4 ans, s'est, sans doute, le plus macabre. Lieu du drame ? Diaobé, situé à 85 km à l'est de la commune de Kolda. Voilà qui allonge la liste des agressions sexuelles portées sur la fille au Fouladou. Pour cette dernière en date, le tribunal correctionnel de Kolda a eu la main opportunément lourde. Le coupable a écopé d'une peine de dix ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de francs Cfa pour avoir violé une fillette de 4 ans. Suprême paradoxe : le violeur, M. G., est marié et père de cinq enfants et a commis les faits qui remontent au 3 mai dernier à Diaobé où M. G., rabatteur de gare routière, a élu domicile depuis deux ans. Le coupable a réussi à 'séduire' la victime par une pièce de 500 F Cfa avant de la violer. Ce sont les traces de sang sur l'habit de la fillette qui ont attiré l'attention de la mère de l'enfant.
Alertés, les gendarmes débarquent chez M. G. surpris en train de dissimuler une culotte portant les marques de sang du délit. Malgré tout, il s'est barricadé dans une tour de dénégations. Le tribunal a ensuite examiné et mis en délibéré jusqu'au 11 juin une affaire d'inceste dans laquelle un homme est accusé d'avoir violé sa propre fille qui a donné naissance à un bébé de sexe féminin.

Deux ans auparavant, une autre bombe avait éclaté. Un soldat de 1re classe est devant la barre. Il est accusé de viol sur une mineure de 9 ans, écolière en classe de Ce2. 'Cette fille, avait lancé le procureur Aw, dans une tonalité pathétique, ne peut plus offrir à son mari la virginité, un fait de Dieu au sens pesant dans notre société. Oui, il y a viol, mais qui en est l'auteur ?', s'était-il interrogé, faute de témoins et de cris de la victime. Et le procureur de plaider la relaxe du prévenu au bénéfice du doute. La porte était, alors, ouverte, pour Me Prosper Djiba, conseil du prévenu, constitué spontanément. Lui qui expliquait que ce genre de délit nécessite des témoins, avant de plaider la relaxe de son client au bénéfice du doute. Il a été suivi tout comme le procureur de la République par le président du tribunal.

En 2005, 'Diaobé' est de nouveau en procès. La victime, A. C., est écolière en classe de Ce2. Là aussi, c'est une catastrophe qui se produit. Car la victime s'est présentée au tribunal avec une grossesse de 5 mois. Le violeur a 58 ans. Tout est parti un jour du mois de mai sans doute. Dans cette affaire, le rapport sexuel reste constant, mais il y a eu deux versions antagoniques. Devant la barre du tribunal, la victime raconte que les faits se sont déroulés entre 17 h et 18 h à Diaobé. De retour de l'école, elle a été hélée par le sieur Bothié Baldé qui lui demande d'aller lui donner de l'eau dans sa chambre. La jeune fille s'exécute, mais elle n'aura pas le temps de servir au prévenu le pot d'eau. Car, à l'en croire, Bothié Baldé a surgi dans la chambre pour lui intimer l'ordre, couteau à la main, de faire l'amour avec lui. La jeune fille se plie alors à la volonté du mis en cause. 'Je saignais jusqu'aux pieds et je pleurais', confesse devant la barre la victime, ajoutant être parvenue à dissimuler le saignement grâce à la robe noire qu'elle portait et en saupoudrant de sable les races de sang.

L'affaire éclate, mais le mis en cause propose de l'étouffer. Marié à trois épouses, Bothié Baldé a dû mesurer l'ampleur d'un tel scandale dans la société. Il reconnaît alors la grossesse et donne 200 mille francs Cfa pour l'entretien de la fille dans le cadre d'un arrangement à l'amiable. Le marché est alors conclu, mais l'argent tombe entre les mains de 'négociateurs' qui font main basse sur la moitié. La mère de la jeune fille, instruite de 'l'arnaque', s'en ouvre à la gendarmerie. Devant la barre, Bothié Baldé avoue avoir eu un rapport sexuel avec A. C., mais il conteste sa version des faits. 'C'est la jeune fille qui est venue me trouver dans ma chambre vers 22 h', raconte-t-il, ajoutant qu'elle lui a demandé 1 000 F Cfa, prix du ticket d'une soirée dansante, quitte à se donner après à lui. Le violeur refuse, mais concède avoir succombé à la tentation à la troisième supplique. D'autant que la victime lui aurait affirmé ne pas être vierge et être capable de coucher avec des hommes de son âge. 'Tout s'est bien passé et je lui ai donné après 5 000 F Cfa', rassure-t-il. Dans son réquisitoire, le procureur Samba Laobé Aw bat en brèche le récit du prévenu. Il reconnaît le prévenu coupable du viol de mineure et requiert la peine de 3 ans de prison ferme. Tout comme le conseil du prévenu, le procureur met en doute l'âge de 11 ans attribué à la victime, car dans le dossier, il y a à la place de l'extrait de naissance un certificat de non inscription. Une pièce justifiant que la fille n'a pas été inscrite à sa naissance à l'état civil. Dans sa plaidoirie, Me Aliou Sow met en valeur la résistance de son client à trois assauts de 'la victime' et invoque la dégradation généralisée des mœurs à Diaobé. La défense accuse, tel Baudelaire dans les Fleurs du mal, 'La sottise, la lésine qui occupent nos esprits et travaille nos corps.' Me Sow demande la clémence du tribunal puisque le prévenu s'est engagé à entretenir la fille et reconnaît d'avance la paternité du futur bébé. Il ne sera pas suivi par le président du tribunal, car Bothié Baldé est condamné à une peine de deux ans ferme assortie de 50 000 F Cfa de dommages à verser à la mère de la victime. Le procès fini, les esprits sont à présent braqués vers l'épreuve de l'enfantement autrement redoutable pour cette frêle gamine.

Un an après, surgit l'histoire du cycliste-violeur. Ce dernier préfère visiblement les week-ends. Comme en témoigne le viol, un certain dimanche, d'une fillette de 8 ans, sa quatrième victime selon un agent de santé, habitant le quartier de Médina Chérif à la périphérie de la commune de Kolda.

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