samedi 24 mai 2008

Au Sénégal, la flambée de l'or noir déstabilise toute l'économie, selon le journal Le Monde


ransports, éclairage, cuisine, alimentation : pas un aspect de la vie quotidienne des Sénégalais n'échappe à la spirale haussière des prix des carburants। Pour la population de ce pays, qui ne produit pas une seule goutte d'or noir, la principale occupation quotidienne consiste à trouver les ressources de son prochain repas et l'inflation pétrolière a des conséquences dramatiques immédiates। Une "marche de la faim", organisée à Dakar le 30 mars et réprimée, a terni l'image d'un pays prétendument "émergent" (4,8 % de croissance en 2007).
Les principaux aliments (riz et farine) sont importés et leur prix serait quasiment indexé sur celui des carburants si les autorités n'avaient suspendu certains droits douaniers et taxes. Le gaz butane, couramment utilisé pour la cuisine, bénéficie, lui, d'une subvention. Le litre de gazole, qui se vendait 560 francs CFA (0,85 euro) voilà un an, s'achète ces jours-ci 746 francs CFA (1,14 euro), soit une hausse de 33 %, dans un pays dont 56 % des habitants selon l'ONU vivent avec moins de deux dollars (1,27 euro) par jour.
A Dakar, le prix de la moindre course en taxi, moyen de transport populaire, se marchande désormais avec âpreté et les coupures de courant font à nouveau partie du quotidien. "On se débrouille mais c'est dur", résume un réparateur d'appareils ménagers parfois contraint de travailler de nuit, lorsque l'électricité revient.
Le Sénégal n'a pas de pétrole mais son président, Abdoulaye Wade, fourmille d'idées prémonitoires. Peu d'entre elles cependant sont mises en oeuvre. Ainsi, bien avant que les prix du pétrole ne redeviennent une calamité mondiale, M. Wade avait sonné l'alarme sur les conséquences de cette flambée sur l'économie des pays pauvres non producteurs comme le Sénégal.
"PROFIT INDÉCENT"
Cet adepte du libéralisme économique stigmatisait déjà, voici un an, le "profit indécent" réalisé par les compagnies pétrolières au détriment de ces Etats, et il revendiquait le versement d'un tiers de ces bénéfices sur un "fonds pétrole-pauvreté".
La terrible pression pétrolière fournit au président sénégalais un argument pour plaider en faveur d'une introuvable solidarité panafricaine. Même la réception des chefs d'Etat pétroliers à l'occasion du sommet islamique de Dakar, en mars, n'a pas permis d'alléger un fardeau qui pèse sur la situation budgétaire du pays, qualifiée de "très difficile" par le FMI et le déstabilise dangereusement.
Les principaux aliments (riz et farine) sont importés et leur prix serait quasiment indexé sur celui des carburants si les autorités n'avaient suspendu certains droits douaniers et taxes. Le gaz butane, couramment utilisé pour la cuisine, bénéficie, lui, d'une subvention. Le litre de gazole, qui se vendait 560 francs CFA (0,85 euro) voilà un an, s'achète ces jours-ci 746 francs CFA (1,14 euro), soit une hausse de 33 %, dans un pays dont 56 % des habitants selon l'ONU vivent avec moins de deux dollars (1,27 euro) par jour.
A Dakar, le prix de la moindre course en taxi, moyen de transport populaire, se marchande désormais avec âpreté et les coupures de courant font à nouveau partie du quotidien. "On se débrouille mais c'est dur", résume un réparateur d'appareils ménagers parfois contraint de travailler de nuit, lorsque l'électricité revient.
Le Sénégal n'a pas de pétrole mais son président, Abdoulaye Wade, fourmille d'idées prémonitoires. Peu d'entre elles cependant sont mises en oeuvre. Ainsi, bien avant que les prix du pétrole ne redeviennent une calamité mondiale, M. Wade avait sonné l'alarme sur les conséquences de cette flambée sur l'économie des pays pauvres non producteurs comme le Sénégal.
"PROFIT INDÉCENT"
Cet adepte du libéralisme économique stigmatisait déjà, voici un an, le "profit indécent" réalisé par les compagnies pétrolières au détriment de ces Etats, et il revendiquait le versement d'un tiers de ces bénéfices sur un "fonds pétrole-pauvreté".
La terrible pression pétrolière fournit au président sénégalais un argument pour plaider en faveur d'une introuvable solidarité panafricaine. Même la réception des chefs d'Etat pétroliers à l'occasion du sommet islamique de Dakar, en mars, n'a pas permis d'alléger un fardeau qui pèse sur la situation budgétaire du pays, qualifiée de "très difficile" par le FMI et le déstabilise dangereusement.

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